IDENTITÉ
- Nom du pèlerinage :
- Saint-Calixte
- Période d'activité :
- 854 - 1792
- Commune :
- Cysoing
- Département :
- Nord
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
- Commune :
- Cysoing
- Hameau/Lieu-dit :
- Rue de Fontenoy
- Diocèse :
-
Actuel:
Ancien: Tournai (854 - 1790) - Paroisse :
-
Actuelle:
Ancienne: - Compléments :
- De 1790 à 1792, le sanctuaire a fait partie du diocèse de Cambrai.
- Type de site :
-
Plaine
- Altitude :
- 31 m
Site
- Type de couvert végétal :
-
Bois
Espace cultivé
- Type de l'habitat :
-
Village
- Type de proximités :
Paysage
LE SANCTUAIRE
- Noms du sanctuaire / pèlerinage :
-
- Saint-Calixte (854 - 1792)
- Compléments :
- Le culte de saint Calixte fut interrompu à la Révolution française. Il fut restauré en 1842, dans l’église paroissiale de Cysoing, actuelle paroisse de l'Alliance nouvelle.
- Type de lieu de culte :
- Abbatiale
- Nom du lieu de culte :
- Saint-Calixte
- Saints patrons :
-
- Calixte (855 - 1793)
- Compléments :
Jusqu’à l’arrivée des reliques de saint Calixte en 854, l’église était placée sous les vocables de la Vierge Marie et du Saint-Sauveur, très prisés par les carolingiens. Elle aurait pris le nom de Saint-Calixte en 855, à l’instigation de saint Évrard. Le monastère Saint-Calixte fut fondé autour de l’église, vers 870, par Gisèle, probablement sur la volonté d’Évrard, son défunt mari. Le monastère vit au XIIe siècle l’arrivée des chanoines de Saint-Augustin.
L'OBJET DE DÉVOTION
- Nom de l'objet :
- Calixte
- Nature de l'objet :
- Relique (= fragment)
- Matériau de l'objet :
- Vestige corporel
- Dimensions de l'objet :
- ?
- Emplacement :
- ?
- Datation de l'objet :
- 222
- Compléments :
- Il s'agit de fragments de reliques du corps de Calixte Ier pape (v. 155-222).
LE CULTE
- Statut du culte :
-
Autorisé
- Légendaire :
-
La vie de Calixte ne nous est connue que par le témoignage de l’un de ses ennemis, Hippolyte. Esclave d’un chrétien, en charge des finances de son maître, il aurait commis des malversations et se serait enfui ce qui lui a valu une condamnation au pistrinum, une peine de travail forcé dans un moulin. Puis, ayant troublé le culte d’une synagogue à Rome, il fut déporté en Sardaigne pour travailler dans des mines où se trouvaient déjà des chrétiens. Libéré avec d’autres chrétiens sur ordre de Marcia, concubine de l’empereur Commode, il passa au service du pape Victor. Lorsque Zéphyrin fut élu pape, il devint son secrétaire personnel et reçut la charge d'archidiacre de Rome. Il fonda le premier cimetière chrétien (qui prit son nom), sur la Via Appia. À la mort de Zéphyrin, vers 218/219, il fut élevé sur le trône de Pierre ; mais tous ne le reconnurent pas et élurent évêque de Rome Hippolyte. Ce dernier, tenant d’une attitude rigoriste, lui reproche ses mesures indulgentes en matière de discipline pénitentielle et matrimoniale : il aurait autorisé les nobles chrétiennes à épouser des hommes de condition inférieure et le remariage des veufs. Il mourut vers 222, probablement en martyr, et fut inhumé dans le cimetière de Calépode, sur la Via Aurelia.
Vers 844-847, le corps de Calixte fut exhumé et ses reliques offertes par le pape Serge II à l’évêque Notingus de Brescia. Le prélat les déposa d’abord en Frioul, dans le monastère de Cella Aurea, dont il était l’abbé, puis tenta de les transférer dans un autre monastère, qu’il venait de fonder. En vain, puisque celles-ci se révélèrent miraculeusement insoulevables. Malgré cet échec, en 854, les reliques furent offertes par le pape Léon IV à Évrard, marquis de Frioul, pour son nouveau domaine de Cysoing, qui, lui, put les y acheminer sans peine.
- Miracles :
-
D’après la Translatio Calixti Cisonium (IXe siècle), un laïc et un moine aveugles recouvrèrent la vue aux portes du monastère. Puis, lors de la restauration de l’église, au 15e siècle, un ouvrier sortit sain et sauf d’une chute exceptionnelle et une jeune aristocrate fut guérie de sa paralysie.
- Type(s) de motivation :
-
- Piété
- Voeu
- Recours :
-
- Thérapie
- Jour(s) de fête :
-
- Calixte
- Type de fréquentation :
-
Continu
- Compléments sur les fréquentations :
- La fête de Calixte est fixée au 14 octobre dans l'Église romaine.
- Pratiques individuelles :
-
- Prières
- Pratiques en présence du clergé :
-
- Messe
- Ex voto :
-
- Confrérie(s) :
-
- Indulgence(s) :
-
- Compléments sur le culte :
- En l’abbaye de Cysoing, à l’image des trois ordres de la société médiévale, trois saints attiraient la dévotion des pèlerins. Saint Arnoul attirait surtout les fidèles issus du peuple ; saint Calixte était essentiellement honoré par les religieux ; saint Évrard était principalement vénéré par la noblesse locale, en particulier par les seigneurs de Cysoing : voir les fiches correspondantes.
L'ÉDIFICE
- Description :
-
Pour Alain Plateaux, l’église abbatiale était sans doute initialement composée d’une crypte semi-souterraine, où reposa le corps de saint Calixte ; d’un chœur – juste au-dessus de cette crypte – et d’une nef – à un niveau médian – réservée aux fidèles. C’était sans doute un édifice préroman, de style carolingien.
En 869, la chapelle de la Sainte-Trinité (un simple oratoire ?) fut érigée en tant que monument funéraire en face de l’église Saint-Calixte, à la demande de Gisèle. C’est là qu’Évrard fut inhumé. Son épouse et leurs enfants devaient aussi y être enterrés. En 1393, un grand incendie dévasta l’abbaye et endommagea son église. Restaurés à la fin des années 1450, les bâtiments furent à nouveau victimes d’un incendie en 1520. Ils furent alors reconstruits en 1535, par l’abbé Mathias de Barda, sous la bienveillance du pouvoir bourguignon. L’église était composée d’un chœur, d’une nef et d’un sanctuaire où se trouvait le maître-autel, surélevé. Les espaces, se situant tous à des niveaux différents, étaient séparés par des paliers. L’église fut remaniée au XVIIIe siècle, après qu’une nouvelle église paroissiale fut construite au centre du village. L’abbaye fut finalement détruite en 1792, lors d’un incendie provoqué par les révolutionnaires (Plateaux, p. 44-75).
- Aménagement(s) extérieur(s) lié(s) au culte :
-
- Aménagement(s) intérieur(s) lié(s) au culte :
-
HISTOIRE DU SANCTUAIRE
- Origines :
-
Date de première mention : 864-892
Initiative de la fondation :- Seigneur laïc
- Environnement institutionnel, politique et religieux :
- Phases d'évolution :
-
Les reliques du pape Calixte Ier furent transférées à Cysoing en 854 par Évrard de Frioul, qui avait reçu ce domaine en dot, lors de son mariage avec Gisèle, fille de l’empereur Louis le Pieux. Peut-être avait-il déjà l’intention de fonder autour de ces reliques le monastère que son épouse érigea vers 870 ? En effet, contrairement à la légende, le monastère ne fut pas fondé par saint Évrard mais par son épouse Gisèle, en 870, peut-être sur conseil de celui-ci. Il est probable que le saint pontife, mal connu dans la région, ait peu attiré les pèlerins, d’autant plus que, par la suite, le monastère conserva des reliques de saints beaucoup plus populaires, en particuliers celles de saint Arnoul, martyr de Cysoing (voir la fiche correspondante).
En 887 ou en 891, les reliques de saint Calixte furent mises à l’abri dans la cathédrale de Reims, pour échapper aux raids normands qui menaçaient le monastère. Malgré la promesse faite par l’archevêque de restituer les reliques dès que la paix serait assurée, celles-ci ne revinrent à Cysoing qu’en 1616 et sous forme de petits fragments (seul un os de fémur aurait été rendu). La translation se fit toutefois en grande pompe, en présence des plus hautes autorités ecclésiastiques et civiles. Après cela, le culte de saint Calixte resta très solennel, très officiel, mais assez peu fervent, éclipsé par le culte rendu dans le même lieu à saint Évrard (voir la fiche correspondante). À la Révolution, les biens de l’abbaye furent spoliés, les reliquaires fondus et beaucoup de reliques perdues. Celles de saint Calixte furent toutefois sauvées et cachées à Lambersart, puis retrouvée en 1842 par le père Salembier, curé de Cysoing. Elles furent ensuite transférées dans l’église paroissiale de Cysoing le 12 juin de la même année. Depuis cette date, elles y sont exposées dans une châsse, à la gauche du maître-autel de l’église.
- Evénements marquants :
-
- Rayonnement(s) :
-
- Local (IXe siècle -> 1792)Peu populaire, le culte de saint Calixte était avant tout un culte clérical, essentiellement suivi par les moines de l’abbaye de Cysoing et de ses dépendances. En dehors de ces religieux, il attirait principalement les fidèles de la paroisse et des paroisses voisines.
- Local (IXe siècle -> 1792)
RÉFÉRENCES
- Source(s) :
-
- Source publiée (1638)L'HERMITTE, M., Histoire des saints de la province de Lille, Douay, Orchies..., Douai, Bardon.
- Récit de translation (IXe siècle)
Translatio Calixti Cisonium (BHL 1525), Monumenta Germaniæ Historica, SS, 15, p. 418-422.
- Source publiée (1638)
- Bibliographie :
-
- MÉRIAUX, Ch., «La Translatio Calixti Cisonium : une commande de Gisèle, fille de Louis le Pieux, au monastère de Saint-Amand ? », in GOULLET , M. dir., Parva pro magnis munera : études de littérature tardo-antique et médiévale offertes à François Dolbeau par ses élèves, Turnhout, Brepols, 2009, p. 585-611.
- MÉRIAUX, C., Galla irradiata : saints et sanctuaires dans le nord de la Gaule du haut Moyen Âge, Stuttgart, F. Steiner, 2006.
- PLATEAUX, A., Cysoing : recherches sur une abbaye disparue, Marcq-en-Bar?ul, Imprimerie Morel et Corduant, 2000.
- Etude(s) universitaire(s) :
PHOTOGRAPHIES LIÉES
- Objet de dévotion :
- Edifice :
- Autre :
À PROPOS DE L'ENQUÊTE
- Enquêteur :
-
- VANOOTEGHEM Florent
- Rédacteur :
-
- VANOOTEGHEM Florent
- Date de l'enquête :
- 2018
- Date de rédaction de la fiche :
- 2018
- Etat de l'enquête :
- En cours