IDENTITÉ
- Nom du pèlerinage :
- Saint-Leu
- Période d'activité :
- 1854 - 2021
- Commune :
- Chéreng
- Département :
- Nord
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
- Commune :
- Chéreng
- Hameau/Lieu-dit :
- Rue Clotaire Duquennoy
- Diocèse :
-
Actuel: Lille (1913 - 2021)
Ancien: Cambrai (1854 - 1913) - Paroisse :
-
Actuelle: L'Emmanuel (1997 - 2021)
Ancienne: Saint-Vaast (XIXe siècle - 1997)
- Type de site :
-
Plaine
- Altitude :
- 31 m
Site
- Type de couvert végétal :
-
Espace cultivé
- Type de l'habitat :
-
Village
- Type de proximités :
Paysage
LE SANCTUAIRE
- Noms du sanctuaire / pèlerinage :
-
- Saint-Leu (1854 - 2021)
- Type de lieu de culte :
- Eglise paroissiale
- Nom du lieu de culte :
- Saint-Vaast
- Saints patrons :
-
- Vaast (? - 2021)
L'OBJET DE DÉVOTION
- Nom de l'objet :
- saint Leu
- Nature de l'objet :
- Relique (= fragment)
- Matériau de l'objet :
- Vestige corporel
- Dimensions de l'objet :
- ?
- Emplacement :
- Sur l’autel de la chapelle Saint-Leu.
- Datation de l'objet :
- VIIe siècle
- Compléments :
- La relique fut offerte en 1854 à l’église de Chéreng, par l’évêque d’Orléans, à la demande du curé-doyen de Lannoy, chanoine d’Orléans. Son authenticité fut reconnue par l’archevêque de Cambrai le 18 juin suivant (Archives paroissiales de Chéreng, authentique de 1854). En 1932, la relique était vénérée auprès d’une statuette en bois doré de saint Leu, datant semble-il du XVIe siècle.
LE CULTE
- Statut du culte :
-
Autorisé
- Légendaire :
-
Né à Orléans vers 573, Leu était un jeune homme pieux et brillant. Fils de sainte Austrégilde et du bienheureux Betto, membre de la famille royale des Burgondes, et neveu d’Austrène et Aunaire, respectivement évêques d'Orléans et d'Auxerre, c’est tout naturellement qu’il décida de se consacrer à Dieu. En 609, lorsque l’archevêque de Sens Artème mourut, les fidèles du diocèse élurent saint Leu pour lui succéder.
Malgré sa bonté, son zèle et ses talents de gouvernant, le nouvel archevêque fut victime de calomnies : d’abord accusé d’être trop proche d’une femme, il fut par la suite accusé de félonie par le nouveau seigneur de Bourgogne, qu’il refusait de servir, et l’abbé de Saint-Remi, qui enviait sa réputation. Saint Leu fut exilé à Ansenne, dans la Somme, où il en profita pour évangéliser la région. Face au soulèvement du peuple de Sens, le roi Clotaire II permit à Leu de retrouver sa cité, puis le soutint dans la fondation du monastère Sainte-Colombe. Leu mourut en 623. - Miracles :
-
De nombreux miracles de guérison auraient été constatés chaque année ; en 1902, l’abbé Veÿs – curé de Chéreng – décrivit l’un d’entre eux : « En 1899, une petite fille de 4-5 ans […] mettait en émoi le voisinage de l’église. Du presbytère, je l’entendais s’écrier, en pleurant et en se débattant : "Non, maman, je ne veux pas, j’ai peur, je ne veux pas aller à l’église, j’ai peur !". […] J’entends la maman qui, sous le portail, s’écrie toute impatientée : "Je ne suis pas venue de si loin pour rien ; vive ou morte, tu entreras". Saisissant sa petite fille par les jambes, elle la presse dans ses bras et entre avec elle dans l’église. À peine y est-elle, que la petite fille pousse un long soupir et s’écrie : "Laisse-moi, maman, mets-moi par terre, je n’ai plus peur". Elle promène son regard sur toute l’église, et, comme un doux agneau [va] jusqu’à la balustrade, [où elle] reçoit les évangiles, baise la relique de saint Leu, et […] fait le tour de l’église, à l’intérieur, s’intéressant de tout ce qu’elle voyait. Des guérisons moins tapageuses, moins subites, mais aussi réelles, se manifestent le plus souvent durant la neuvaine faite en famille. Ce qui explique le nombre toujours croissant des dévots pèlerins de saint Leu, à l’église de Chéreng. Que de guérisons remarquables nous aurions à signaler, si ceux qui en furent objet daignaient nous les faire connaître, ne fût-ce que par reconnaissance. » (Abbé J. Veÿs, p. 4-5)
- Type(s) de motivation :
-
- Piété
- Voeu
- Recours :
-
- Thérapie
- Jour(s) de fête :
-
- Leu
- Type de fréquentation :
-
Continu
- Compléments sur les fréquentations :
La Saint-Leu se situe le 1er septembre. À Chéreng, saint Leu était particulièrement invoqué contre la peur et les « frayeurs imaginaires », provenant ou non du démon. On l’invoquait également contre les convulsions, l’épilepsie et autres maladies nerveuses.
- Pratiques individuelles :
-
- Cire
- Embrasser
- Prières
- Offrir
- Pratiques en présence du clergé :
-
- Messe
- Imposition des évangiles
- Ex voto :
-
- Confrérie(s) :
-
- Saint-Leu (1854)
Les fidèles venant invoquer saint Leu devaient s’inscrire dans la confrérie, sans doute fondée en 1854. Ils devaient alors prendre part aux différentes messes dites durant l’année en l’honneur du saint. La cotisation pour entrer dans la confrérie était de 15 centimes de francs. Elle pouvait être renouvelée chaque année. Les fidèles n’étaient toutefois pas obligés de revenir tous les ans, sauf promesse formelle (cf. Veÿs).
- Saint-Leu (1854)
- Indulgence(s) :
-
- Compléments sur le culte :
-
En 1902, l’abbé Veÿs faisait la liste des principales pratiques de piété à respecter : « Recevoir l’évangile et baiser sa relique, faire une neuvaine (lire particulièrement les litanies), faire célébrer la messe en son honneur ou y assister et y communier, faire brûler des cierges à son autel, faire une offrande selon ses moyens, porter pieusement sa médaille, se faire inscrire dans sa confrérie, célébrer religieusement sa fête (1er septembre) » et, chose intéressante, « éviter toutes pratiques superstitieuses (ne pas faire séjourner l’offrande dans l’eau bénite) ». (op. cit., p. 6). En 1932, Benoît Vilquin, trésorier d’une association catholique locale, décrivait la médaille de saint Leu comme « une lourde médaille de plomb, portant à l’avers un saint Vaast mitré et, au revers, saint Leu, vu de face : de sa main droite jaillissent des flammes pour rappeler sans doute un miracle qu’il opéra à Melun, en éteignant subitement un incendie ; un peu au-dessous une tête de loup, pour faire allusion au nom du saint… Cette médaille, malgré la naïveté de son dessin, n’en demeur[ait] pas moins intéressante pour l’iconographie régionale » (Veÿs, p. 6).
En 1902, le saint recevait des pèlerins chaque jour. Un grand pèlerinage avait lieu le lundi suivant le premier dimanche de septembre ; quand la Saint-Leu tombait un lundi, le pèlerinage avait lieu deux fois ; le 1er et le 8 septembre (Veÿs, p. 7). Le pèlerinage fut par la suite quelque peu déplacé dans le calendrier ; vers 1939-1942, il avait lieu le premier lundi de septembre (Enquête Lestienne).
L'ÉDIFICE
- Description :
- L’église, encore en élévation, comprend deux parties bien distinctes : la première, datant vraisemblablement du XVe siècle, se compose de la nef et des bas-côtés ; la seconde, construite en 1901, du transept et du chœur (Vilquin, p. 5).
- Aménagement(s) extérieur(s) lié(s) au culte :
-
- Aménagement(s) intérieur(s) lié(s) au culte :
-
HISTOIRE DU SANCTUAIRE
- Origines :
-
Date de première mention : 1854
Initiative de la fondation :- Curé
- Environnement institutionnel, politique et religieux :
- Phases d'évolution :
-
Le culte en tant que tel ne semble pas avoir été mentionné avant la Vie de Saint Leu, patron de Chéreng (1875), car, contrairement à ce qu’en dit l’auteur, il n’est absolument pas mentionné dans l’ouvrage du père L’Hermite, publié en 1638 (Veÿs, p. 4). Il se trouve qu’en 1854, des reliques de saint Leu furent offertes à l’église de Chéreng par l’évêque d’Orléans, à la demande du curé-doyen de Lannoy, chanoine d’Orléans (Archives paroissiales de Chéreng, Authentique de 1854). La dévotion se développa donc vraisemblablement à cette époque, à l’initiative du curé de la paroisse.
Le pèlerinage fut semble-t-il très actif jusqu’aux années 1960, période à laquelle il commença à décliner, et ce jusqu’à nos jours.
- Evénements marquants :
-
- Rayonnement(s) :
-
- Local (1854 -> 2021)Les reliques attirent essentiellement les fidèles de la paroisse et des paroisses voisines, françaises et belges. En 1902, l’abbé Veÿs écrivait : « Il serait encore difficile d’énumérer les lieux d’où nous viennent nos pieux pèlerins. Les principaux sont Roubaix, Tourcoing, Wattrelos, Lannoy, Leers, Estaimpuis, Comines, Wervicq, Warneton, Zooneforte, Néchin, Mouscron, Templeuve (Belgique), Courtrai, Tournai, Ath, Leuze, Lessines, Soignies, Péruwelz, Croix, Mouvaux, Wasquehal, Bondues, Lys, Roncq, Baisieux, Camphin, Lamain, Seclin, etc., etc. Parfois, j’ai donné les évangiles à des pèlerins venus à pied, à jeun, de Comines, de Wervicq, de Wattrelos, etc., c’est-à-dire de trois ou quatre lieues » (op. cit.).
- Local (1854 -> 2021)
RÉFÉRENCES
- Source(s) :
-
- Archives (1939-1942)Archives diocésaines de Lille (AdL) : 42G2 : Enquête Lestienne.
- Livrets de dévotion (1902)VEYS, J., Notice sur le pèlerinage de Saint Leu ou Loup, Archevêque de Sens, honoré de temps immémorial en l’église paroissiale de Chéreng, Lille, La Croix du Nord, 1902.
- Livrets de dévotion (1875)
Vie de Saint Leu, patron de Chéreng, Lille, Guillot, 1875.
- Archives (1854)Archives diocésaines de Lille (AdL) : Archives paroissiales de Chéreng : 72 P : Authentique de la relique de St. Leu, 8 juin 1854.
- Site internetVILQUIN, B., « Chéreng, mon village », Les Jeunes de Chéreng, 1932, url : http://paroisse.emmanuel.free.fr/PDF/Chereng_mon_village.PDF (consulté le 26 mars 2018).
- Site internetLOBBEDEY, E., Litanies de saint Leu, évêque de Sens, 1898, url : http://paroisse.emmanuel.free.fr/Archives_hist/Chereng/leu_litanies.htm (consulté le 27 mars 2018).
- Archives (1939-1942)
- Bibliographie :
-
- LEURIDAN, T., L'histoire de Chéreng, Roubaix, Reboux, 1896.
- Etude(s) universitaire(s) :
PHOTOGRAPHIES LIÉES
- Objet de dévotion :
- Edifice :
- Autre :
À PROPOS DE L'ENQUÊTE
- Enquêteur :
-
- VANOOTEGHEM Florent
- Rédacteur :
-
- VANOOTEGHEM Florent
- Date de l'enquête :
- 2018
- Date de rédaction de la fiche :
- 2018
- Etat de l'enquête :
- En cours