IDENTITÉ
- Nom du pèlerinage :
- Notre-Dame-de-Villetain
- Période d'activité :
- 1393 - 1775-1780
- Commune :
- Jouy-en-Josas
- Département :
- Yvelines

SITUATION GÉOGRAPHIQUE
- Commune :
- Jouy-en-Josas
- Hameau/Lieu-dit :
- Diocèse :
-
Actuel: Versailles (1790 - 2023)
Ancien: Paris (XIVe siècle - 1790) - Paroisse :
-
Actuelle: Saint-Martin de Jouy-en-Josas (XIVe siècle - 2023)
Ancienne:
- Type de site :
- Altitude :
- 97 m
- Compléments :
- Le site de l'ancienne chapelle est actuellement occupé par une ferme.
Site
- Type de couvert végétal :
-
Espace cultivé
- Type de l'habitat :
- Type de proximités :
Paysage
LE SANCTUAIRE
- Noms du sanctuaire / pèlerinage :
-
- Notre-Dame-de-Villetain (1393 - 1775-1780)
- Type de lieu de culte :
- Chapelle
- Nom du lieu de culte :
- Chapelle du Petit Villetain
- Saints patrons :
-
- Notre Dame (1393 - 1775-1780)
L'OBJET DE DÉVOTION
- Nom de l'objet :
- « la Diège »
- Nature de l'objet :
- Statue
- Matériau de l'objet :
- Bois
- Dimensions de l'objet :
- 1,42 m (Grimot, 1872) ou 1,57 m (Roselyne Bussière, Inventaire général, 2000)
- Emplacement :
- La statue est placée actuellement dans une vitrine dans l’église Saint-Martin de Jouy-en-Josas
- Datation de l'objet :
- 1170-1180
- Compléments :
La Diège est une Vierge en Majesté qui tient l’enfant debout, les pieds reposant sur les mains de deux anges. Cette particularité semble unique. Selon I. H. Forsyth, qui a comparé une centaine de Vierges en bois de la seconde moitié du XIIe siècle, elle appartient au groupe de l’atelier de Senlis (Forsyth, 1972 ; Camus, 1974).
On ignore la date d’apparition du nom « Diège » (avant 1868). On y a vu la contraction populaire de l’épithète Dei genitrix, hypothèse savante refusée par l’abbé Grimot (Grimot, 1872, p. 427), mais acceptée en 1901 (Gavin, 1901, p. 82) et par tous les auteurs qui ont suivi. On peut cependant se demander s’il n’y a pas une autre origine possible : un peu partout en France, la Diège est un hydronyme qui désigne divers cours d’eau. Or il y avait de nombreux ruisseaux sur le plateau de Saclay.
Lorsqu’elle a été redécouverte vers 1850, cachée depuis 50 ans dans une fenêtre murée de la ferme du Petit Villetain (au sud de Jouy-en-Josas), la statue était très dégradée et le trône tombé en poussière. L’abbé Tessier (nommé à la cure de Jouy en 1863) aurait consulté Viollet-le-Duc en vue de sa restauration. Les parties vermoulues ont été remplacées, le trône créé, et le décor polychrome réalisé par le peintre-verrier Escoffier (qui aurait restauré des vitraux à Chartres), sous le contrôle de Viollet-de-Duc (Gavin, 1901).
La statue a été classée Monuments historiques le 11 avril 1902. Elle a été restaurée à nouveau en 1968 par Mme Krzysko. La polychromie Viollet-le-Duc, jugée trop crue, a été atténuée. Les visages et les mains ont été décapés et cirés, il ne restait aucune trace de polychromie antérieure (voir notice Inventaire général IM 78002339).
La présence d’une Vierge du XIIe siècle dans un domaine rural des Célestins de Paris (dont le couvent a été fondé en 1352) qui n’apparaît qu’à la fin du XIVe siècle pose le problème de son origine. Proviendrait-elle du prieuré voisin Saint-Mard, ancien prieuré de Chaumes-en-Brie fondé en 1188 et qui aurait été, semble-t-il, cédé aux Célestins par la suite, ou bien a-t-elle une provenance parisienne, les Célestins ayant hérité de locaux affectés auparavant aux Carmes et dépendant antérieurement du prieuré Saint-Éloi ?
LE CULTE
- Statut du culte :
-
Autorisé
- Légendaire :
-
- Miracles :
-
- Type(s) de motivation :
-
- Recours :
-
- Jour(s) de fête :
-
- Type de fréquentation :
-
Annuel (= juste pour une fête)
- Pratiques individuelles :
-
- Pratiques en présence du clergé :
-
- Ex voto :
-
- Confrérie(s) :
-
- Indulgence(s) :
-
- Partielle (1505)« en l’année 1505, une ordonnance du cardinal Guillaume [Briçonnet], archevêque de Reims et légat du Pape, accorde des faveurs spirituelles aux pèlerins, faveurs promulguées et augmentées par Étienne, évêque de Paris » (Archives nationales, L 369) (Gavin, 1901, p. 78, d’après une communication du baron Mallet).
- Partielle (1505)
- Compléments sur le culte :
- Nous ne possédons aucune information sur le pèlerinage avant les indulgences de 1505. Un « registre du XVIe siècle indique des dépenses faites à l’occasion du pèlerinage de la Diége » (Grimot, 1872, p. 427). Un pèlerinage existait également dans les années 1780 : « En recherchant l’origine de cette Vierge, M. l’abbé Tessier apprit, par les anciens du pays existant encore à la date mentionnée ci-dessus (1863) et âgés de 87 à 90 ans, qu’ils avaient connu la Vierge dans son ancienne chapelle et en avaient fait le pèlerinage ». (Gavin, 1901, p. 83).
L'ÉDIFICE
- Description :
- La chapelle du Petit Villetain, en ruines au XVIIIe siècle, était détruite en 1862. Un plan de 1764 reproduit par Guyot, 2001, localise la chapelle légèrement en-dehors de la ferme du Petit Villetain.
- Aménagement(s) extérieur(s) lié(s) au culte :
-
- Aménagement(s) intérieur(s) lié(s) au culte :
-
HISTOIRE DU SANCTUAIRE
- Origines :
-
Date de première mention : 1393
Initiative de la fondation :- Seigneur laïc
- Environnement institutionnel, politique et religieux :
- La chapelle dépendait des Célestins de Paris.
- Phases d'évolution :
- Le culte de la Diège a dû être développé avant la fin du XIVe siècle ; il serait dû à l'initiative de Louis d'Orléans, fils de Charles V. Il a perduré jusque dans les années 1780.
- Evénements marquants :
-
- Fondation (1393)Louis d’Orléans donne 100 livres aux Célestins de Villetain en février 1393 pour le culte de la chapelle qu’il a fait édifier chez eux (Gavin, 1901, p. 78).
- Fondation (1394)Charles VI donne 200 livres de rentes en complément des 100 livres précédentes.
- Fondation (1403)Louis d’Orléans donne par testament 100 livres pour réparer les étangs de Villetain.
- Indulgences (1505)Des indulgences sont accordées en 1505 (par Guillaume Briçonnet, archevêque de Reims et primat des Gaules).
- Abandon du pèlerinage (XVIIIe siècle)Dans les années 1780, la chapelle est en ruines et voit passer les derniers pèlerins ; la Diège est transférée dans l’église Saint-Martin de Jouy.
- Déplacement de l'objet de dévotion (1789-1791)À la Révolution, la statue est ramenée à Villetain et est emmurée dans une baie de la chapelle.
- Destruction (1861)Le Petit Villetain est racheté en décembre 1861 par le banquier protestant Mallet, qui démolit les ruines de la chapelle. La statue de la Diège, alors redécouverte, est transportée dans la ferme puis dans l’église paroissiale Saint-Martin.
- Fondation (1393)
- Rayonnement(s) :
-
- Local (XIVe siècle -> 1790)Le pèlerinage, de son origine dans la deuxième moitié du XIVe s. jusque dans les années 1790, n'eut qu'un rayonnement local.
- Local (XIVe siècle -> 1790)
- Compléments :
- Aucun document antérieur aux indulgences de 1505 n’indique un culte rendu à la Diège. L’abbé Grimot cite un registre du XVIe siècle qui ferait état de dépenses pour le pèlerinage. En 1754-1758, l’abbé Lebeuf mentionne bien la chapelle Notre-Dame de Villetain, mais ne fait aucune mention de la statue de Notre-Dame de la Diège.
RÉFÉRENCES
- Source(s) :
-
- Bibliographie :
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- GUYOT, Alain, «Promenade du réseau des étangs et des rigoles », in Bulletin du Groupe historique de Toussus-le-Noble, n°6, 2001.
- FORSYTH, I. H., «The Throne of Wisdom. Wood sculpture of the Madonna in Romanesque France, Princeton, 1972. Analyse de M.-Th. Camus », in Bulletin monumental, t. 132-2, 1974, p. 173-177.
- GAVIN, M., «Notice sur la diège, vierge du XIIe siècle conservée dans l'église paroissiale de Jouy-en-Josas », in Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, t. 21, 1901, p. 77-83.
- LEBEUF (abbé Jean), Histoire de la Ville et de tout le diocèse de Paris (1754-1758), t. III, rééd. Paris, 1883, p. 267 ; 270.
- GUILHERMY, F. de, Inscriptions de la France du Ve siècle au XVIIIe, t. III, Paris, 1877, p. 255-268.
- GRIMOT, abbé, «Notice sur la statue de la Sainte Vierge, nommée la Diège, conservée dans l'église paroissiale de Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise), (texte écrit en février 1869, réédité dans Mémoires de la Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seine-et-O », in Revue des sociétés savantes de la France et des départements, n° 253, mars-avril, 1872.
- Etude(s) universitaire(s) :
À PROPOS DE L'ENQUÊTE
- Enquêteur :
-
- GILLON Pierre
- Rédacteur :
-
- GILLON Pierre
- Date de l'enquête :
- 2018
- Date de rédaction de la fiche :
- 2018
- Etat de l'enquête :
- En cours