La localité se situe à une altitude comprise entre 1 et 42 m.
Paysage
Type de couvert végétal :
Type de l'habitat :
Ville
Type de proximités :
Cours d'eau
LE SANCTUAIRE
Noms du sanctuaire / pèlerinage :
Notre-Dame-de-la-Nef (1628 - 2023)
Compléments :
Le pèlerinage débute en 1628 mais a pour objet une statue des XIVe-XVe siècles.
Cette statue se trouve toujours dans la nef. Son existence est signalée dans les guides et sur le site Internet de l'évêché, mais depuis 1833, elle ne fait plus l'objet, semble-t-il, que d'une vénération confidentielle.
Type de lieu de culte :
Cathédrale
Nom du lieu de culte :
Saint-André
Saints patrons :
André (IXe siècle - 2023)
L'OBJET DE DÉVOTION
Nom de l'objet :
Notre-Dame de la Nef
Nature de l'objet :
Statue
Matériau de l'objet :
Pierre
Dimensions de l'objet :
H : 123 cm
Emplacement :
L'image se trouve sur une colonne, adossée à l'un des piliers de la nef.
Datation de l'objet :
XVIe siècle
Compléments :
La statue en question est une Vierge à l'Enfant en albâtre.
LE CULTE
Statut du culte :
Autorisé
Légendaire :
Le légendaire est connu par le récit du chanoine bordelais Gilbert Grymaud, publié deux ans après les faits (Traicté de la devotion et miracles…, p. 30-45). En 1307, le pape Clément V avait concédé à la cathédrale Saint-André de Bordeaux un pardon pour la fête de la translation de son saint patron. Des indulgences y étaient attachées : 14 années pour tous ceux qui viendraient prier à la cathédrale le 9 mai, jour de la fête, et 7 années pour ceux qui viendraient y prier durant la quarantaine de jours qui l'encadraient, soit du 19 avril au 29 mai. Durant cette période, le chapitre faisait installer dans la nef des autels provisoires, sur lesquels étaient posées des statues. L'une d'elle, représentant la Vierge, étant endommagée, les chanoines la remplacèrent en 1628 par une ancienne statue de Vierge à l'Enfant qui se trouvait dans une chapelle du cloître. Dans les premiers jours de mai de cette année, une femme du nom de Marie du Bosq, récemment guérie d'une grave maladie, vint prier devant la statue et y fit célébrer une messe pour le roi et pour sa victoire contre les Anglais, venus au secours de La Rochelle. La dévotion se répand instantanément, des pèlerins affluent et les premiers miracles ont lieu, accompagnés de phénomènes surnaturels : à plusieurs reprises, une couronne de fleurs posée sur la tête de la statue s'élève d'elle-même.
Miracles :
Gilbert Grymaud affirme que de très nombreux miracles ont été accomplis par l'intercession de Notre-Dame de la Nef et en donne une sélection, soit 8 miracles qui prennent place en 1628 (Traicté de la devotion et miracles…, p. 399-412). À en juger par cet échantillon, Notre-Dame de la Nef n'avait pas de spécialité thérapeutique, mais accueillait toutes sortes de malades.
Type(s) de motivation :
Action de grâce
Piété
Voeu
Recours :
Epidémie
Thérapie
Jour(s) de fête :
Assomption
Type de fréquentation :
Continu
Compléments sur les fréquentations :
À en croire Gilbert Grymaud (Traicté de la devotion et miracles…, p. 43-45), la diffusion de la renommée de Notre-Dame de la Nef engendra une fréquentation continue. On peut cependant penser que le voeu prononcé par le Parlement de Bordeaux en août 1629 et qui instituait une procession solennelle le 15 août a eu pour effet de donner un caractère plus irrégulier à la dévotion, une fois la vague initiale retombée.
Pratiques individuelles :
Cire
Prières
Vêtements
Dons
Pratiques en présence du clergé :
Messe
Ex voto :
Anatomique (XVIIe siècle)
Un inventaire (Arch. dép. de la Gironde, G 517) recense 284 objets donnés entre 1634 et 1636 parmi lesquels figurent des ex voto anatomiques en argent.
Confrérie(s) :
Indulgence(s) :
Plénière (1654)
Le 7 mars 1654 le pape Innocent X concéda pour 7 ans des indulgences plénières à tous les pèlerins qui viendraient prier devant Notre-Dame de la Nef pour la fête de l'Assomption de la Vierge.
Compléments sur le culte :
L'ÉDIFICE
Description :
Succédant à des édifices antérieurs, la cathédrale Saint-André de Bordeaux a été reconstruite en style gothique du XIIe au XVIe siècle.
Aménagement(s) extérieur(s) lié(s) au culte :
Aménagement(s) intérieur(s) lié(s) au culte :
Chapelle (XVe siècle)
À l'origine, la statue se trouvait dans une chapelle du cloître, édifiée au XVe siècle.
Autel (1628)
En 1628, la statue fut placée sur l'un des autels provisoires, installés chaque année le long de la nef durant les quarante jours que durait le pardon de la translation de saint André. La naissance du pèlerinage eu pour effet de pérenniser l'autel en question. Vingt ans plus tard, le chapitre fit édifier une chapelle dans la cinquième travée de la nef afin d'y installer la statue. Endommagée durant la Révolution, la chapelle fut détruite en 1810 et la statue transportée dans le cloître. Elle y resta jusqu'en 1833, date à laquelle elle fut réinstallée dans la nef, sur une colonne adossée à un pilier.
HISTOIRE DU SANCTUAIRE
Origines :
Date de première mention : 1629
Initiative de la fondation :
Laïc isolé
Environnement institutionnel, politique et religieux :
L'initiative du pèlerinage reviendrait à Marie du Bosq, une femme d'une soixantaine d'années qui, à peine guérie d'une grave maladie, vint prier devant la statue en mai 1628 et y fit célébrer une messe pour le roi et la victoire sur les Anglais.
Gilbert Grymaud insiste sur le caractère soudain, spontané et spectaculaire d'un pèlerinage né en quelques semaines, sans intervention des autorités (Traicté de la devotion et miracles…, p. 42-43). Le contexte était particulièrement propice à ce genre de phénomène : l'archevêque de Bordeaux, figure de la réforme tridentine, était mort le 4 février 1628 ; l'issue du siège de La Rochelle restait incertaine et la ville était menacée par une épidémie de peste. C'est également l'épidémie qui provoqua, un an plus tard, le voeu du Parlement de Bordeaux et l'institution de la procession solennelle du 15 août à Notre-Dame de la Nef.
Phases d'évolution :
Premier historien du sanctuaire, le chanoine bordelais Gilbert Grymaud s'est fait l'écho de traditions orales qui voulaient que la statue de Notre-Dame de la Nef ait fait l'objet d'un culte particulier bien avant le XVIIe siècle, à l'époque où elle se trouvait encore dans la chapelle du cloître (Traicté de la devotion et miracles…, p. 94-98). On ne possède cependant aucun indice antérieur à mai 1628, date à laquelle la statue fut placée dans la nef et où la dévotion que lui porta Marie du Bosq déclencha un phénomène de pèlerinage spontané.
L'émergence de Notre-Dame de la Nef est aussi rapide que spectaculaire : au bout de quelques semaines, la statue est devenue l'objet d'un pèlerinage remarqué. Son importance est confirmée un an plus tard, lorsque, en pleine épidémie de peste, le Parlement de Bordeaux fait un voeu à Notre-Dame de la Nef et institue une procession générale à la date du 15 août. À en juger par un inventaire des offrandes, qui recense 284 objets offerts entre 1634 et 1636, la dévotion ne faiblit pas. Les sources manquent pour retracer son évolution ultérieure. À la Révolution, la statue est remisée dans le cloître, d'où elle ne sortira qu'en 1833 : restaurée, elle est placée dans la nef de la cathédrale. Il ne semble pas, cependant, que cette mesure ait eu comme conséquence un renouveau du pèlerinage.
Evénements marquants :
Acte exceptionnel de dévotion (1629)
Le 14 août 1629, à l'issue d'une épidémie de peste, le Parlement de Bordeaux fait un voeu à Notre-Dame de la Nef, offre une lampe destinée à brûler en permanence devant la statue et institue une procession solennelle à la date du 15 août.
Acte exceptionnel de dévotion (1644)
Nommé gouverneur de Guyenne, le duc d'Epernon vient prêter serment devant Notre-Dame de la Nef, inaugurant ainsi un rituel qui aura cours jusqu'à la Révolution.
Construction (1648)
Une chapelle destinée à accueillir la statue est édifiée dans la nef.
Indulgences (1654)
Le 7 mars 1654, le pape Innocent X concède pour 7 ans des indulgences plénières à tous les pèlerins qui viendraient prier devant Notre-Dame de la Nef pour la fête de l'Assomption de la Vierge.
Déplacement de l'objet de dévotion (1810)
La chapelle de la nef est démolie et la statue remisée dans le cloître.
Déplacement de l'objet de dévotion (1833)
La statue de Notre-Dame de la Nef est replacée dans la cathédrale.
Rayonnement(s) :
Local (1601 -> 1700)
Au XVIIe siècle, le rayonnement du pèlerinage est local.
RÉFÉRENCES
Source(s) :
Source publiée (1876-1878)
Jean Gaufreteau, Chronique bordelaise, éd. par J. Delpit, 2 vol., Bordeaux, Société des bibliophiles de Guyenne, 1876-1878, vol. II, p. 134.
Source publiée (1630)
Gilbert Grymaud, Traicté de la devotion et miracles de Nostre Dame en l'eglise S. André de Bordeaux, Bordeaux, Pierre de La Court, 1630, 530 p.
Archives (XVIIIe siècle)
Archives départementales de la Gironde, G 517 : Inventaires des dons faits à la chapelle de Notre-Dame de la Nef, XVIIe-XVIIIe siècles (73 ff.).
Bibliographie :
FAVREAU, M., «La création d'un nouveau lieu de pèlerinage à Bordeaux au XVIIe siècle : Notre-Dame-de-la-Nef à la cathédrale Saint-André », in Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, 3e série, n° 4, 2004, p. 47-64.
PEYROUS, B., La réforme catholique à Bordeaux (1600-1719). Le renouveau d'un diocèse, 2 vol., Fédération Historique du Sud-Ouest, Bordeaux, 1995, p. 625-630.
LONDEIX, F. de, Notice sur la statue miraculeuse anciennement vénérée dans l'église primatiale Saint-André de Bordeaux sous le vocable de Notre-Dame de la Nef, Bordeaux, Librairie de Notre-Dame d'Aquitaine, 1869.
Etude(s) universitaire(s) :
PHOTOGRAPHIES LIÉES
Objet de dévotion :
Edifice :
Autre :
À PROPOS DE L'ENQUÊTE
Enquêteur :
Balzamo Nicolas
Rédacteur :
Balzamo Nicolas
Date de l'enquête :
2015-2016
Date de rédaction de la fiche :
2016
Etat de l'enquête :
En cours
Pour citer cette ficheBalzamo Nicolas, « Notre-Dame-de-la-Nef », Inventaire des sanctuaires et lieux de pèlerinage chrétiens en France url : https://sanctuaires.aibl.fr/fiche/628/notre-dame-de-la-nef, version du 11/02/2016, consulté le 29/01/2023