La ville de Salins-les-Bains est située dans une reculée, profonde vallée orientée nord-sud, au fond de laquelle coule la Furieuse. La ville se développe en longueur. Elle est dominée à l'est par le fort Belin, au nord par le Mont Poupet et à l'ouest par le fort Saint-André.
Paysage
Type de couvert végétal :
Espace cultivé
Type de l'habitat :
Ville
Type de proximités :
Axe de circulation Cours d'eau Remparts
Compléments :
Depuis le Moyen Âge, Salins (Salins-les-Bains depuis 1926) tirait sa richesse de l'exploitation du sel, mais aussi de la vigne et venait au second rang des villes du diocèse, après la cité archiépiscopale. Elle se situait sur une portion de la grande route reliant la Flandre à l'Italie (voie Langres-Pontarlier), empruntée par pèlerins et marchands, qui gagnaient ensuite Rome via le col de Jougne et le Grand Saint-Bernard, mais également sur l'un des itinéraires allant de Lyon vers l'Allemagne, sur le rebord occidental du Jura.
Salins était divisée en deux bourgs distincts, le Bourg-dessus et le Bourg-dessous, chacun possédant un puits salé. Ils furent réunis en 1497. La chapelle Notre-Dame libératrice a été construite entre les deux bourgs.
LE SANCTUAIRE
Noms du sanctuaire / pèlerinage :
Notre-Dame-Libératrice (1639 - ?)
Type de lieu de culte :
Chapelle
Nom du lieu de culte :
Notre-Dame-Libératrice
Saints patrons :
Vierge Marie (1662 - 2023)
Compléments :
Le voeu des Salinois à Notre-Dame date de 1639 mais la consécration de la chapelle de pierre, qui succéda à un oratoire en bois, eut lieu en 1662.
L'OBJET DE DÉVOTION
Nom de l'objet :
Notre-Dame libératrice
Nature de l'objet :
Statue
Matériau de l'objet :
Métal
Dimensions de l'objet :
H : 180 cm
Emplacement :
Depuis la construction de l'hôtel de ville en 1718, qui fait depuis lors corps avec la chapelle, la statue, prévue pour être disposée à l'extérieur de la chapelle, repose sur un autel latéral de l'édifice.
Datation de l'objet :
1673
Compléments :
Il s'agit d'une Vierge à l'enfant en plomb martelé et repoussé, argentée et polychrome. Notre-Dame est juchée sur des armes et bannières. Elle est l'oeuvre d'un comtois installé à Bruxelles, Jacques Vuillaume.
LE CULTE
Statut du culte :
Autorisé
Légendaire :
En 1639, durant la guerre de Dix-Ans (1634-1644), les troupes des Suédois, alliés des Français, avaient ravagé les cités de Pontarlier et Nozeroy et s'apprêtaient à mettre le siège devant Salins. Un cistercien, Pierre Marmet, convainquit le magistrat salinois d'adresser un voeu à Notre-Dame libératrice, qui fut prononcé le 20 février 1639 à Saint-Anatoile, par lequel la ville s'engageait à une procession annuelle le jeudi suivant le dimanche de la Passion. Les troupes de Bernard de Saxe-Weimar levèrent le siège, mais la peste poussa la ville à formuler un second voeu, le 21 juillet de la même année, les habitants promettant alors de construire un oratoire de bois en attendant de pouvoir édifier un véritable oratoire dédié à Notre-Dame libératrice. L'oratoire de bois fut édifié aussitôt, rapidement remplacé par un édifice de pierre, achevé en 1662. Un troisième voeu, prononcé par le chapitre collégial de Saint-Maurice en février 1642, entendait protéger les fidèles de Notre-Dame libératrice de la famine.
Miracles :
La conservation d'ex-voto (voir ci-dessous) apporte la preuve que la chapelle a été régulièrement visitée en-dehors du jour de la procession solennelle ; mais aucun recueil de miracles, à notre connaissance, n'a été dressé.
Type(s) de motivation :
Piété
Voeu
Recours :
Jour(s) de fête :
Rameaux
Type de fréquentation :
Pratiques individuelles :
Pratiques en présence du clergé :
Ex voto :
Tableau (XVIIIe siècle)
Peinture à l'huile (conservée en l'église Saint-Maurice de Salins-les-Bains).
Tableau (1702)
Peinture à l'huile.
Tableau (1751)
Peinture à l'huile.
Texte gravé (XXe siècle)
Nombreuses plaques gravées situées de part et d'autre de la statue de la Vierge à l'intérieur de la chapelle.
Confrérie(s) :
Indulgence(s) :
Compléments sur le culte :
L'abbé P. Lacroix rapportait que la procession, durant laquelle on chantait un verset du psaume 21, se pratiqua aussi longtemps que la circulation dans la ville le permit (P. Lacroix, Le Jura, terre mariale, p. 118).
L'ÉDIFICE
Description :
La chapelle Notre-Dame libératrice a été édifiée entre 1640 et 1662. Elle est remarquable par son plan centré légèrement ovale, ses voûtes d'ogive de bois, son dôme à double campanile. La construction de l'hôtel de Ville au début du XVIIIe siècle dissimula sa façade. Après sa désaffection durant la Révolution, elle fut rouverte au culte en 1802.
Aménagement(s) extérieur(s) lié(s) au culte :
Aménagement(s) intérieur(s) lié(s) au culte :
HISTOIRE DU SANCTUAIRE
Origines :
Date de première mention : 1639
Initiative de la fondation :
Religieux
Environnement institutionnel, politique et religieux :
Selon l'historien polinois Chevalier (1769), la fête de Notre-Dame libératrice avait été instituée à Salins à l'occasion de la victoire de Dournon en 1493. La dévotion pour Notre Dame était déjà bien ancrée avant les voeux de 1639, à Salins et dans la Province, dans le contexte de l'épisode comtois de la Guerre de Trente ans, la Guerre de Dix ans, et des épidémies de peste et la famine qui accompagnèrent les ravages commis par les troupes françaises dans les grandes villes et les campagnes de la Comté. En 1631, les Salinois avaient fait le voeu d'aller en pèlerinage à Notre-Dame de Gray lors d'un épisode de peste. Dès les années 1640, le culte de Notre-Dame libératrice se répandit dans la Province, particulièrement dans les grandes villes comtoises comme Poligny ou Arbois.
Phases d'évolution :
Le 20 juin 1642, l'archevêque Claude d'Achey fit de Notre-Dame libératrice la patronne tutélaire de l'église de Besançon. La dévotion à Notre-Dame libératrice se poursuivit jusqu'à la Révolution et reprit dès le début du XIXe siècle.
Evénements marquants :
Construction (1662)
La chapelle Notre-Dame libératrice est quasiment achevée en 1662. Elle est consacrée le 23 juin par Joseph Saunier, évêque suffragant de l'archevêque de Besançon. Les marches du portail et la lanterne furent achevées en 1665.
Pèlerinage (1839)
La procession du bicentenaire du voeu en 1839 attire des foules considérables. À cette occasion, une réplique de la statue est fabriquée pour Saint-Anatoile.
Couronnement de la statue (1939)
La statue de Notre-Dame es couronnée sous la présidence du cardinal Gerlier, de Lyon.
Pèlerinage (1939)
La procession du tricentenaire du voeu, en 1939, se déroule du 6 au 9 août. Environ 57 000 personnes y auraient assisté.
Rayonnement(s) :
RÉFÉRENCES
Source(s) :
Archives (1639-1788)
Arch. dép. du Jura, 5E 641/1185-1187, comptes de la fabrique de Notre-Dame libératrice.
Bibliographie :
«Salins-les-Bains, franche et libre », in Franche-Comté. Itinéraires jurassiens, Besançon, 2011.
LACROIX, P., Le Jura, terre mariale. Marie dans l'histoire et le patrimoine du Jura, Lons-le-Saunier, 1988, p. 116-119.
TOURNIER, René, «Salins-les-Bains », in Congrès archéologique de France, CXVIIIe session, 1960, Franche-Comté, Paris, 1960.
TOURNIER, R., «Salins-les-Bains », in Congrès archéologique de France, CXVIIIe session, 1960, Franche-Comté, Paris, 1960, p. 231-233.
PIDOUX DE LA MADUERE, P. A., Notre-Dame-Libératrice, Dole, 1912.
CHAMOUTON, H. (abbé), Notre-Dame Libératrice. Étude historique sur le culte de la Sainte Vierge à Salins, Lons-le-Saunier, 1888.
ROUSSET, A., Dictionnaire historique, géographique et statistique des communes du Jura, t. VI, Lons-le-Saunier, 1858.
BECHET, J.-B., Recherches historiques sur la ville de Salins, 2 vol., 1828.
Etude(s) universitaire(s) :
PHOTOGRAPHIES LIÉES
Objet de dévotion :
Edifice :
Autre :
À PROPOS DE L'ENQUÊTE
Enquêteur :
BULLY Aurelia
Rédacteur :
BULLY Aurelia
Date de l'enquête :
2014
Date de rédaction de la fiche :
2014
Etat de l'enquête :
En cours
Pour citer cette ficheBULLY Aurelia, « Notre-Dame-Libératrice », Inventaire des sanctuaires et lieux de pèlerinage chrétiens en France url : https://sanctuaires.aibl.fr/fiche/, version du 20/04/2015, consulté le 29/01/2023